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Category Archives: «itw»

Plus que jamais, Bla-Bla-Bla

Artiste bucolique.

Itw réalisée entre le 16 et le 26 août, via Réseau Social.

1)  « Chasse à l’ourse », « volatiles urbains » : Usthiax, il est plutôt montagne ou goudron ?

Un peu des deux. A la base, rural. J’ai grandi dans un petit village. Mais rapidement j’ai eu envie de découvrir et de vivre la ville. Alors j’y suis allé. J’y ai vécu 20 ans (Aix en Provence, Marseille, Montréal, Paris), tout en gardant un œil sur le côté vert de ma jeunesse, tout en retournant régulièrement à la source. J’ai aujourd’hui quitté la ville, je me suis ré-installé à la campagne, dans une autre petit village.

J’aime la montagne et le goudron. Peut-être dans 15 ans irai-je habiter de nouveau en ville ?

2)  A l’écoute, on reconnait très rapidement l’influence d’une « vieille » scène française, mais d’un autre côté, on croirait presque aux origines québécoises. Alors, Usthiax, il est très en retard, ou pas mal en avance ?

Je ne sais pas trop, en avance ou en retard. Je ne me suis intéressé à la chanson française que très tard, non pas qu’elle ne m’intéressait pas, mais plutôt que je ne l’avais pas sous les yeux (ou les oreilles). J’écoutais beaucoup de choses anglaises, américaines. Les francophones qui m’ont marqué dans ma jeunesse étaient ceux qui, comme Dick Annegarn et CharlElie Couture, avaient un univers très particulier, bizarre et/ou exotique (Beau Dommage). Je n’ai pas grandi avec cette « vieille scène française » et c’est sans doute la raison pour laquelle je me suis mis naïvement à écrire en français : je n’avais pas de pression, pas de référence écrasante.

Merci à Usthiax pour sa rapidité et sa précision de réponse. Itw non retouchée, c’est dire.
Le prochain album arrive bientôt. Moins champêtre, plus urbain :  MMXI (en écoute) .
Le monsieur est l’auteur d’une des plus belles reprises jamais réalisées. Si belle qu’elle en détrône l’originale.

« Il n’y avait rien à gagner les journées passaient tout était simple, on ne croyait plus en rien, en rien d’autre qu’à l’instant. »

La cour des grands.

Itw réalisée le jeudi 9 août 2012, à Pau, Théâtre de Verdure.
19h10-19h45.
35° et plus.

1)    Comment expliquez vous qu’une fille de 20 ans, propre sur elle, soit fascinée par vous, par ce que vous faites, au point de vouloir trainer dans des ruelles qui puent la pisse et boire du whisky alors qu’elle a horreur de ça ?

–       Elle est folle.
–       Mais ça nous ravit.
–       Je dirais que c’est d’abord parce qu’on utilise le français. C’est tout bête mais comprendre ce que l’autre raconte, surtout quand il s’agit de parler de la société, du rapport au temps, à l’autre et aux émotions. C’est ce qui fait que par exemple quand j’écoute un groupe en français, je le kiffe inévitablement plus que les autres. Au delà, c’est aussi qu’on utilise le même langage. On parle comme on vit. Et comme ceux qui nous écoutent vivent. Et parce qu’ils sont tous différents, et donc inclassables, nous aussi. C’est un peu pour ça qu’on s’éloigne du côté rap de plus en plus. On ne s’y reconnait plus. Le rap est enfant, de par plusieurs choses : les gens qui le font, ce qui le diffusent et ceux qui le consomment bien sûr. On ne se prive pas, on observe de manière générale. On se décrirait plus dans le mouvement musique française. Pas variété, musique. Même si on préfère que ca soit les autres qui classent notre musique. Du moment qu’elle est sur Cd, elle ne nous appartient plus vraiment alors on cherche pas à dire ce que c’est. On le fait et ça nous suffit.

L’obsession a démarré par une chanson : Plus beau cul du monde.
2)   Parler d’amour, c’est pas un peu ringard ?

–       Il est pas question d’amour, mais de queue. C’est le témoignage d’un homme qui dit que même s’il sait pas grand chose, il est certain de désirer ce cul et sa propriétaire.
–      Il s’agit de se dédouaner pour laisser place au suggestif. Ce sont les gens qui ne savent pas parler d’amour qui rendent la chose ringarde. On peut également y voir un hommage aux ringards, genre Dick Rivers. Le titre est construit pour suggérer aux gens ce qu’ils veulent. Vulgaire ou poétique, c’est pas bien important. Il faut savoir se détacher que ce soit dans l’approche de l’histoire ou dans celle de l’écrire. C’est pour cela qu’au final, on s’en fout de la fin de l’histoire. On prend de l’âge, de l’expérience et on s’affranchit. On donne notre vie dans ce qu’on fait, on cherche pas à répondre à des attentes particulières. On veut rester libre. On est en quelque sorte des artisans qui veulent rester maitres de leur travail.
 
Encore un grand, que dis-je, un gigantesque merci aux Odezenne d’avoir pris le temps de me rencontrer, de répondre à mes questions et d’ignorer mon stress. Cet instant marque un nouvel essor. Il y a une certaine consistance à avoir dans ce genre de circonstances, j’espère en avoir eu assez.
Stupide, ringarde, folle, mais 10 ans en avance. [c’est pas moi qui l’ai dit !.. 🙂 ]