Hold-up.
Laisse moi te parler d’Odezenne. Si tu ne subis mes aventures musicales qu’ici-même, tu as relativement été épargné. Il faut se l’avouer, je suis fan d’Odezenne. Et je pèse mes mots.
J’ai grandi avec Odezenne, j’ai même vieilli. A mon rythme et en essayant de me bonifier. Non pas comme un bon vin, mais plutôt comme un whisky.
Il va s’en dire que chaque nouvel album d’Odezenne est une information capitale dans la liste de mes priorités
Pour l’histoire, j’ai acheté Dolziger Str.2 qui s’est trouvé sous mes doigts dans un rayon de la fnac. Je ne l’ai (toujours) pas ouvert. Pour l’écouter, j’ai du le télécharger. Je crée des reliques. (Prends toi ça Harry Potter)
Alors que j’écrivais sur leur voyage en Allemagne, voyant Berlin comme nouveau membre de leur groupe, je découvre que j’ai raté le coche. Cet album n’est pas berlinois. Il est londonien. Il est presque même rennais. Parfois Bowie, parfois Taxi Girl. J’avoue aussi que je connais mal les références allemandes et que c’est sans doute la raison qui fait que cela ne m’évoque rien.
Mais j’ai vite compris qu’avec 10 titres (seulement 10, oui), nous avions à faire à un autre type d’albums que les précédents. Dix pistes, c’est autant moins de place pour s’exprimer et donc de temps pour se faire comprendre.
Si dans certaines situations, on voit très clairement où ils veulent en venir ‘ »Bouche à lèvres », « On naît, on vit, on meurt »), ce n’est pas toujours le cas.
Oui, d’accord. On n’a jamais toujours et entièrement compris les textes d’Odezenne et c’est aussi pour cette poésie, cette voltige qu’on les aime. Je ne vous tiendrais pas tête : « Boubouche » est une réussite. Synthétique, hermétique, cyclique et pragmatique. Un avis que je ne partage pas pour « Cabriolet ». Poussif, timide, inégal. Le texte se traîne sur une instrumentation qui rappelle l’ouverture Twin Peaks (cf « JVTB »). De même pour « Satana ».
Avec Dolziger Str.2 on a clairement enterré Sans Chantilly. Le travail musical de Mattia est devenu prioritaire, évident. Quand j’y repense, c’était limpide dans Rien. La plus belle jouissance était le pont musical final de « Novembre » et dans Dolziger Str.2, « Ciao Ciao » s’impose telle une incantation mystique, divine et orgasmique.
« Doudou se dégoûte, Doudou doute » (« Vilaine », Dolziger Str.2)
« L’amour de ma mère ça m’suffit pas, j’voudrais qu’elle aime la terre entière »(« Souffle le vent », Dolziger Str.2)
« Les anges, mais qui peut bien s’en soucier » (« Boubouche », Dolziger Str.2)